mardi 26 juin 2012

J'y suis !

 
87 jours, beaucoup de partage, de bonheur, d émotion,
de surprises, de rire, de réflexions, d'idées,
de lègèreté, quelques ampoules,
de la douleur, parfois des pleurs,
quelques moments de découragement et d impatience...

Je suis arrivée à Saint-Jacques.

mercredi 6 juin 2012

1/6 Laredo - Güemes

Départ matinal du couvent, à part deux  pèlerins et quelques rares estivans, nous sommes seuls à traverser la longue plage de 4 km de Laredo, afin d'atteindre la pointe sableuse d'où part un petit bateau vers Santona, la patrie des anchois.
A l'embarcadère nous rencontrons trois autres pèlerins : un bel hihalgo bronzé, moustache, barbe et cheveux mi-longs ( enfin, l'idée que je m'en fait ), Sandy , un américain et Sébastien venu le rejoindre une semaine, son ami d'origine allemande.
Moment de grâce en attendant le premier bateau, dans  une belle luminosité matinale, nous partageons un petit déjeuner composé de pain et de chocolat en nous imprégnant de la beauté de ce lieu un peu sauvage.
Passé Santona, c'est à nouveau la route et des paysages sans intérêt qui nous attendent. J'avance automatiquement, soutenue par l'image de la collégiale de Bareyo, village que nous atteignons fin d'après midi. Et là quelle dégelée ! Je ne trouve ni collégiale, ni balisage...La musique de Florence and the Machine m'empêche de m'effondrer. La cerise sur le gâteau : coup de fil de Jean-Luc et Christian que nous devons retrouver ce soir, ont dû repartir en urgence suite au décès d'un oncle de Christian.
 J'arrive à l'albergue du Padre Ernesto quasi liquéfiée, je doute de plus en plus de mon choix de chemin, j'aurais dù prendre le Camino Frances même si il y a plus de monde.
A 19h30 rassemblement général, tous les pèlerins sont invités à un meeting d'un second du Padre à sa gloire.
Exposé scolaire sur la vie, les voyages, les convictions du Padre, qui nous refera la prestation lors du souper; tout cela casse un peu l'ambiance, elle est toutefois allégée par l'hidalgo de ce matin qui a été improvisé interprète anglophone et qui s'exécute avec humour.
Les commentaires de Jean-luc me manquent cruellement, mais à les imaginer Philippe et moi sourions.
Le repas se déroule au rythme des conversations et partages dans diverses langues, je suis entourée d' allemands, d'américains, de suisses, de français, un polonais et d'espagnols bien sûr. Il est dommage que les hospitaliers ne se soient pas mêlés à nous.
Cette soirée me permets de prendre un peu de distance par rapport à ma journée difficile.

22/5 San Sebastian - Azuski

Partis sous un ciel gris et maussade, nous trouvons le brouillard en altitude, je n'y vois pas à 20 mètres. Impossible de jouir du paysage qui est en bord de mer, seules la sensation du vent et les odeurs me renseignent. Comme en France nous rencontrons un petit étal de boissons pour  pèlerins et des encouragements, que cela fait du bien ! Nous marchons sur d'anciennes calzadas, plus ou moins conservées, ces voies sont empruntées depuis des siècles par les pèlerins.
Mettre ses pas dans ceux de tant d'autres avec peut-être les mêmes pensées et réflexions, me fait rêver et un peu oublier ce mal de dos que je tente, en vain, d'atténuer en tirant ou relâchant toutes les sangles possibles de mon sac, avec qui, décidément, je ne suis pas amie ! A midi super pintchos au menu dans le joli port d'Orio, le soleil pointe un petit bout de nez !
Arrivés à Zarautz, sous les "buen camino" d'une passante, nous découvrons que l'auberge de jeunesse est pleine...d'enfants, et oui comme me l'explique l'accueillante c'est une albergue "juvenile"  très drôle !
Mais allez savoir pourquoi, je n'ai nulle envie de rire en apprenant qu'il faut encore marcher, mais surtout transporter ce foutu sac, durant 7 km.
Après avoir traversés des vignobles de txakoli, un blanc légèrement pétillant, breuvage de ce soir, et après 29 km, nous atteignons Askizu. La plupart des autres pélerins occupant l'albergue privée, nous sommes seuls dans celle mise à disposition par la minicipalité, des lits superposés à deux étages la meublent et une des fenètres du dortoir donne sur la mer où le soleil se couche, il y a même du réseau "fifi", bonheur !

21/5 Irun - San Sebastian

Au petit déjeuner, nous découvrons un Jean-Luc encore plus en forme qu'hier soir ! Son humour me fait rire et il me fait beaucoup penser à mon grand ami Jean-Pierre avec qui j'ai fait mes études.
Sous une pluie battante et un vent à décorner des boeufs, nous entamons l'ascension du mont Jaizkibel, la piste arrivant à flanc de coteaux sur le versant opposé à la mer, nous sommes enfin protégés du vent. Nous croisons des chevaux ruisselants de pluie aussi dépités que nous par la météo. Dans la descente vers le port de Pasaia Donibane, nous découvrons l'amour immodéré des espagnols pour le béton, peu de chemin ont leur revêtement naturel et sommes devant le fait que les chapelles, ermitas, et églises sont majoritairement fermées. Avant la traversée d'un bras de mer, appelé rio, nous dégustons queques pintxos, tapas en pays basque, mmmhhh délicieux, mais aie aie aie , bonjour les calories. J'abandonne, définitivement, l'idée de rentrer filiforme au pays !
Sur l'autre rive, un joli chemin côtier nous attend, il grimpe rapidement donnant une belle vue sur la côte et les phares la signalant.
Arrivés à San Sébastian sous la pluie, nous nous hâtons de traverser la ville et d'arriver à l'auberge de jeunesse, silence mauvaises langues, il n'y a pas de limite d'âge !

20/5 Saint-Jean de Luz - Irun

Pluie et vent dés le matin, au marché, nous achetons local : du thon germon et des piquillos en prévision du repas de ce soir. Le chemin, bien que longeant la côte, n'est pas très agréable, il jouxte une route fréquentée .
Mon mal de dos me taraude et souvent je pense aux résidants de La Petite Plante qui vivent cela au quotidien, quels courage et patience ils ont  pour nous faire des sourires et entrer en communication !.
A Hendaye, nous passons devant le centre héliomarin qui accueille des personnes polyhandicapées. Ah souvenirs, souvenirs Stéphanie ! Arrivés á Irun dégoulinants, nous dînons dans un petit resto où la propriétaire et des clients me posent des questions sur le périple et nous encouragent pour le chemin côtier, réputé difficile vu les dénivelés importants de la première semaine.
Nous rejoignons Hondarriba par bateau, la traversée, même de courte durée, conforte l 'impression de passage de frontière.
Le temps semble se dégager un peu, il faut encore marcher 8 km pour rejoindre l'auberge, appelée ici albergue, d'Irun. Nous y rencontrons pour la première fois Christian, du bassin d'Arcachon et Jean-Luc, de Paris, ils se sont rencontrés il y a deux ans sur le camino et depuis cheminent ensemble; assez différents : le premier speedé à l'humour potache et le second à la voix sage et l'humour pince sans rire. Il ya aussi Margot ( prononcez le T , s'il vous plait ) allemande, qui baragouine un peu d'anglais et un peu plus d'espagnol:
Cela me fait du bien de retrouver d'autres pélerins .

lundi 28 mai 2012

19/5 Itxassou - Espelette - Saint-Jean de Luz

Aujourd'hui c' est samedi et un paquet de Belgique m'attend à la poste d'Espelette, nous prenons un taxi afin d'être à l' heure d'ouverture. J'en profite pour envoyer un colis de spécialités locales à ma petite famille et quelques vêtements chauds devenus superflus, du moins je le pense...Quelques photos, sous un ciel gris, des fameux piments pendant aux façades; de suite après une pluie torrentielle se déclenche, une heure plus tard elle  ne semble décidée à s'arrêter: Le chemin du jour suit un Gr en altitude complètement dans les nuages. Devant l'heure tardive et le danger non négligeable de cette étape , nous décidons de faire du stop, qui s'y colle ? Devinez ?
Le pire c'est que cela marche,à peine après avoir levé le pouce une voiture s'arrête et nous mène à destination.
Même sous la pluie Saint Jean de Luz c'est beau !
Pourvu que demain le soleil revienne, je consulte mon IBrol, aie aie aie que d'humidité en perspective...

18/5 Hélette - Itxassou

Après un petit déjeuner mémorable oú j'ai troqué la confiture en barquette et le choco contre du fromage de brebis basque et de la confiture de cerises noires la spécialité de la destination du jour, Itxassou, aucun logement n'étant disponible sur Espelette et oui c'est vendredi soir sur la terre, nous démarrons....
Visite de l'église de style basque moins sympathique que celle d'hier , plus pompeuse, mais dans le cimetière une belle surprise m'attend : une stelle funéraire basque bicolore, vous verrez sur les photos, elle est magnifique !
Aprés quelques kilomètres dans les mêmes paysages qu'hier, seconde surprise de la journée : nous trouvons un chemin de terre balisé de coquilles. Cependant, après quelques kilomètres un fermier nous dit que nous sommes dans une mauvaise direction et nous indique la direction à prendre. Très vite elle devient nébuleuse et nous faisons du hors-piste, une de mes spécialités rappelez-vous !. A vue de nez nous descendons vers la vallée, je veux absolument passer une barrière et couper à travers champs , et me laisse convaincre du contraire par mon co-pèlerin qui trouve que les belges sont indisciplinés ! Renseignements pris plus loin près d'un fermier...C'était le bon chemin...intuition féminine peut-être....
La suite de l'étape se déroule sans soucis en suivant les indications du guide.
Les derniers kilomètres, sur une départementale trés fréquentée, sont pénibles, nous arrivons dans Itxassou, un village très parsemé où j'ai l'impression de marcher des kilomètres sans voir le centre.
L'hôtel est situé près de l'immense église et son, non moins grand, cimetière dont la spécialité est, si vous me permettez l'expression ,  la stèle funéraire basque, je me régale !

17/5 Saint-Palais - Helette

Sous un soleil de plomb, départ pour Hélette au coeur du pays basque, aucun balisage uniquement les conseils de notre logeur d'hier et un guide des chemins de Saint-Jacques en pays basque. C'est  un paysage de collines verdoyantes où sur les pentes sont construites de grandes fermes blanches aux volets et portes rouge foncé. En traversant un village un peu en avance sur Philippe, je suis interpellée par un homme qui a vu la coquille sur mon sac et me demande, après les questions d'usage, si je n'ai pas peur de voyager seule...ici je ne risque rien me dit il mais plus loin...Ouf, Philippe arrive, je ne suis pas mécontente d'être accompagnée, je marche un peu devant gardant l'illusion que je suis seule...
Pic-nic sous le porche de la trés belle église d'un village basque, ouverte cette fois; à l'intérieur des galeries de bois couvrent les côtés sur deux étages, le choeur est totalement occupé par un riche et gigantesque retable, malgré cela il se dégage de cet endroit familial une paix et l'envie de s'y attarder naît...
La fin de parcours est assez dure, il fait chaud et le bitume est présent depuis le matin.
Arrivée á Hélette dans un petit hôtel, ici pas de gîte pèlerin connu, les propriétaires, de bons vivants fiers des produits du terroir, nous font découvritr la gastronomie basque et l'humour du patron sous son côté bourru basque.

15/5 Navarrenx - Aroue

Ayant une petite distance à marcher ce jour, je profite de la matinée pour déposer des messages sur ce blog et faire mon courrier papier. Aujourd'hui c'est déjà ma dernière étape complète sur la via Podensis; demain je quitte ce chemin, traverse le pays basque et je rejoins le Camino Norte , le chemin côtier, qui va de Irun à  Saint Jacques de Compostelle. Je suis un peu triste de quitter l'ambiance de ce chemin, bien qu'elle ne soit plus aussi perceptible depuis quelques jours.
Cette nouvelle partie du chemin, pas balisée et très peu fréquentée, je vais la faire avec un ami-pelerin, Philippe, qui a fait plusieurs tronçons du Camino dont la ruta de la plata ( Seville - Saint-Jacques ). Nous avons prévu de nous retrouver demain á Saint-Palais, partant tardivement je le rencontre á la terrasse d' un café de Navarrenx : bon, eh bien le rendez vous est avancé d'un jour, encore un coup du chemin cela !
Durant toute l'étape du jour, sous un joli soleil et une petite brise, nous nous racontons notre camino mutuel, chacun son tour détaillant rencontres et etapes. Aucun pelerin connu de l'un ou de l'autre n'est croisé.
Dans les environs d' Aroue seules des chambres d'hôte sont encore libres, bon ben...le luxe alors !































16/5 Arroue -Saint-Palais

En route vers Saint-Palais nous croisons deux pèlerines bien connues de Philippe, elles marchent une semaine par an à allure sportive, une des deux finit les côtes en courrant : quelle santé ! Après un brin de causette, elles mettent le clignotant et s'éloignent quasi en me décoiffant. Le paysage est magnifique, nous abordons les jolies collines vertes du pays basque. Nous rencontrons une dame, accompagnée de son chien, cueillant le fameux "bouchou ou choubou...", elle m'explique que ce sont des asperges sauvages, elle les cuit quelques minutes dans l'eau salée, les manges avec des lardons frits, un oeuf sur le plat, de huile d'olive, un peu de vinaigre, sel et poivre , il est 10h et j'ai déjà faim ! Elle accepte de poser pour une photo.
Une jolie chapelle borde le chemin  mais hélas elle est fermée. Toutefois, dans le cimetière attenant, je contemple des stèles funéraires basques...une merveille.
Lors de la bifurcation d'un chemin, deux options se présentent pour rejoindre Saint-Palais, je choisis la plus longue, non non je ne suis pas devenue folle, elle passe par la stèle de Gibraltar, endroit où se rejoignent tous les chemins de France pour aller vers Saint-Jean-Pied-de-Port. Je remomterai alors la voie de Vezelay durant quelques kilomètres.
Un fermier en tracteur nous interpelle, nous en profitons pour lui demander une bonne adresse pour ce soir, il nous explique que rien ne vaut les produits maison : je saute sur l'occasion, et le convains de nous vendre du fromage pour le pic-nic, il ne fais pas de vin...rien n'est parfait !
A la stèle, juste un petit monument et personne, dommage j'aurais aimé y rencontrer des têtes connues et appréciées.
Adios chemin du Puy !


samedi 19 mai 2012

14/5 Maslacq - Navarrenx

Au matin belle surprise pour tous, Chantal, la propriétaire du gîte nous a préparé une superbe table de déjeuner digne d' une chambre d' hôte. Je démarre en forme sous le soleil, à peine à la sortie du village je rencontre un trio de joyeux drilles : Gilles, Jean et Jean-Louis. Chaque année il passe une dizaine de jours sur le chemin, entre 50 et 60 ans, chacun sa spécificité : le photographe, faisant fi du poids il emmène son D 90 et mitraille visages, monuments et paysages; le botaniste attentif à toutes pousses végétales,  me parle des vertus purgatives d'une plante grimpante rencontrée: le faitbouchou à moins que ce soit faitchougnou...( en fait je ne me souviens plus de son nom ) et le religieux, un peu plus âgé et non dénué d'humour.
Pour la première fois, je vais marcher avec un groupe durant toute l'étape. Surtout avec Gilles qui a un rythme comparable au mien, nous parlons de tout et de rien et découvrons en fin de journée que nous sommes confrères. Cette année ils s'arrêtent après Roncevaux, Jean-Louis a de l'appréhension par rapport à la fréquentation élevée du Camino Frances. Durant un pic-nic partagé dans les sous bois, sur une jolie table , un banc assorti auprès d'une fontaine ( tout cela pour vous donner envie...) je leur explique l'itinéraire du chemin de côtier que je vais emprunté, tous trois semblent intéressés. Dés leur retour ils vont me suivre sur ce blog, j'ai passé une très bonne journée en leur compagnie emplie d' humour, de légèreté et parfois d' éléments de  réflexion plus profonde sur ma profession.
Ce soir, je loge chez l'Alchimist, un gîte privé tenu par Gaëtan, dans une très jolie maison au centre de Navarrenx. Depuis Miradoux, il parsème le chemin de petites ardoises où il inscrit des phrases pouvant ouvrir ou soutenir la réflexion de chacun. C'est sa manière d'être avec les pèlerins. Il nous prépare un délicieux repas où les crudités occupent une place importante ce qui est rarissime sur le chemin. Autour de la table, aucun visage connu, et un partage d' idées assez conventionnel.
Gaëtan me charge de deux ardoises une à poser  après Navarrenx et l'autre plus loin vers le chemin de la côte.


mardi 15 mai 2012

13/5 Pomps - Maslacq

Après un petit-déjeuner à la hauteur de l'accueil de la veille, un signe empli d'émotion à Christian et  échange des coordonnées, je continue le chemin. Peut-être nous reverrons nous sur le Norte, à partir de ce jour nos étapes divergent.
Un court chemin, 18 km, sans grand intérêt m'amène à Maslacq, sous un beau soleil.
Au gîte, la propriétaire s'est trompée dans les réservations, au tarif du dortoir elle m'offre une chambre seule avec salle de bain privée ! C'est déjà mon anniversaire ou quoi !
Après un long bain, je trouve enfin le courage d'écrire un rapport de conseil d'administration qui m'accompagne depuis Cluny, demain je serai tout à fait légère.Je vous rassure, je vais essayer de garder les pieds sur terre !
Au soir, repas au resto du coin avec trois autres pèlerins dont Henk belge d'origine néerlandaise.
Il me fait comprendre avec humour qu'il fête ses 64 ans ce soir en me faisant écouter " When i 'm sisty-four" de John Lennon. Ravi de nous avoir autour de lui et nous de même, nous fêtons dignement l’évènement : bougie, chansons et armagnac !

12/5 Pimbo - Pomps

Je sais : le titre de ce message fait plus penser à des onomatopées de bisounours qu'à une étape de Saint-Jacques de Compostelle dans les landes. Ce matin Nayuta a quitté le gîte aux petites heures n'ayant pas trouvé d' hébergement pour ce soir, elle tient à être présente à l'ouverture pour pouvoir bénéficier de la place d'un éventuel désistement. C'est avec Christian que je déjeune, lui aussi compte prendre le chemin du nord en Espagne et il m'indique un guide décrivant les trois étapes qui traversent le pays basque et permettent de joindre Saint Palais à Saint-Jean de Luz; il me fait également le topo de l'étape du jour. C'est  grâce à ses renseignements que je trouve une place à dormir ce soir. Depuis Lauzerte, je me sens en confiance avec lui, physiquement il ressemble à mon grand-père que j'aimais beaucoup; bien qu'il ai l'âge de mon père et ai exercé le même métier que lui...Encore durant cette journée nous nous croisons régulièrement et il me montre le chemin, hasards ?   Fancis Cabrel chante dans "Mademoiselle l'aventure" " il est des hasards qui sont des rendez-vous ". Je ne sais qu'en penser...et marcher c'est poser le pied sur ses pensées.
Il mousinne ce matin, comme aurait dit ma grand-mère, histoire de rester en famille.
Je profite de ce brumisateur naturel pour exposer mon visage qui va beaucoup mieux, merci; juste encore un peu de maquillage smoky vieux rose au dessus de l'oeil droit et quelques reliquats croûteux par ci par là ( pour vous ouvrir l'appétit !).
Il fait frais, le bonheur ! Je profite de tout ce qui m'entoure bruits, odeurs, goûts; j'avais oublié la saveur doucement sucrée de la base des trèfles roses. Par contre je suis outrée par une des plus grande arnaque de tous les temps : les violettes; j'en ai senti  et même goûté des dizaines depuis Cluny en passant par l'Aubrac, le Quercy, le Gers et tutti quanti, des parme, des blanches, des foncées ; verdict ni odeur ni saveur !
Je poursuis mon chemin par monts et par vaux, croise Nayuta marchant en sens inverse et comprenant son erreur; dépitée  repart à double allure .
Je passe près d'une demie heure devant une cavité dans un tronc d'arbre en essayant en vain photographier le  nid d'oisillons d'une mésange charbonnière, avec mon enthousiasme délirant j' ai oublié que je ne possède qu'un petit compact numérique, je vais essayer de garder ses images en mémoire, j'espère avoir assez de gigas!
A Pomps, Noëlle l'amie de notre hébergeur  vient nous chercher et nous redéposera demain sur le chemin. Quel bel endroit, une serviette de toilette, un lit avec de vrais draps, un repas savoureux nous attendent dans une ferme du 17 ème siècle appartenant à Raoul à l'accent délicieux et au sourire pareil. Il m'accueille en surnombre, ce soir je dors au milieu d'armoires béarnaises dans son salon, le Ritz !
                  


lundi 14 mai 2012

11/5 Barcelone du Gers - Pimbo

Après des adieux, Nayuta et moi décidons de marcher de concert, ayant réservé , sans se concerter au même endroit ce soir ! La traversée de Aire sur Adour n' est pas très intéressante, mais après une belle montée quelle belle surprise : une vue merveilleuse sur la chaîne des Pyrénées enneigées. Christian, qui sera  de la partie ce soir, semble également ému par le panorama.
A midi pi- nic dans les alentours ombragés de l'église de Miramont-Sensacq, les rares villages que nous traversons sont pratiquement déserts, ni épicerie ni boulangerie, je n' essaye même pas de vous parler de petits bars où trouver un breuvage quelconque. Il s' agit de s'organiser et l'eau potable...eh bien, tout bon pèlerin sait qu'il y en a dans les cimetières. En fin de parcours, une pose dans la jolie et fraîche chapelle de Sensacq ( vous placez ces deux adjectifs comme vous voulez, sachez qu'il fait plus de 32 degrés...) nous permet de trouver l'énergie pour continuer le chemin. derrière les arbres j'aperçois Pimbo ( pas bimbo, les garçons! ), une descente vertigineuse dans les sous-bois me ravigote et qu'elle n'est pas ma déception, à la sortie, de voir le village, oui mais juché sur une colline, de déception Nayuta m'entend crier un " Oh, non..." véhément .
Bon, je mords sur ma chique, et entreprends la montée en regardant le sol, par petits pas et avec l'aide des bâtons.
Nous arrivons au gîte en ayant des similitudes avec Johnny, si vous voyez ce que je veux dire...Christian, frais comme un rose, ayant déjà pris sa douche nous offre un verre de vin blanc froid; sans vouloir blasphémer, un goût de paradis !

10/5 Nogaro - Barcelonne du Gers

Contre toute attente, j' ai passé une nuit calme, merci Quies !
Départ tôt ce matin, la météo prévoit plus de 30 degrés, il y a deux semaines j'étais dans la neige et ces derniers jours les grillons bercent ma journée. Edith et Marie, deux jeunes pèlerines que je croise régulièrement depuis Moissac, Nayuta et moi avons réservé une chambre commune dans un gîte privé, un peu de luxe...
 Une petite brise m'accompagne en matinée, j' entrevois Christian, le policier liégeois à la retraite, il me branche sur le chemin à prendre afin de survivre à cette journée de grosse chaleur.
Très vite le soleil devient de plomb et malgré une halte sous les arbres à midi, je dois avoir du mal à connecter mes pauvres neurones amortis : je réussis à marcher 4 km en direction opposée à mon but !
J'interpelle une jeune femme en voiture qui m'explique qu'ici ni bus ni train ne passent, elle accepte de faire un détour et me redépose sur le chemin. Cette fois je décide de prendre la départementale, c' est tout droit, les bas côtés sont assez larges mais le souffle des camions n'est pas pour diminuer ma température corporelle.
Déjà que les personnes croisées me regardent, un peu inquiètes se demandant ce qu'il m' est arrivé, en plus maintenant le peu de peau intacte qu'il me reste est écarlate, promis je vous envoie une photo histoire de vous consoler si vous n'êtes pas satisfaits de votre minois.
Arrivée au gîte en état ( bien connu de l'acheteur ! ), nous nous préparons un petit repas d'enfer et de produits locaux, arrosé de Madiran. Demain Marie et Edith prennent une journée de repos, il est très probable que nous ne nous voyons plus...C'est ça aussi le Chemin :  partager puis se quitter en sachant que je laisse un peu de moi et emmène un peu des autres.

dimanche 13 mai 2012

9/5 Eauze - Nogaro

Je quitte tardivement la petite famille pour cause d'alimentation du bloc, et comme je tape sur le clavier à la vitesse d' un maréchal de logis prenant une déposition...vous mesurez le temps que cela me prend pour un article, aussi veuillez excuser les fautes d" orthographe et d' inattention...Bien que femme, il ne m'est pas toujours facile de faire deux choses à la fois !
La chaleur du soleil a déjà envahi l'espace mais les chemins sont ombragé et encore boueux par endroit en matinée. A mi journée j'arrive à Manciet où je retrouve Nayuta ( Fil ne cherche plus, c'est la bonne orthographe !). Nous communiquons avec mon anglais approximatif émaillé de quelques mots de néerlandais, le tout prononcé avec un accent  indéfinissable qui fait se rouler par terre mes enfants lorsque je parle. Et bien, ce langage couplé à des onomatopées nous permet de nous comprendre et même d'avoir de longue conversation. Revigorée par une petite salade gasconne accompagnée d' un verre de breuvage local, je poursuis mon chemin sous un soleil de plomb et une route trop fréquentée à mon goût.
Le gîte de Nogaro est situé dans la banlieue au milieu des grandes surfaces, nous dormons à treize dans une pièce heptagonale...Je vais m'acheter un pyjama et de nouvelles boules quies !
Nayuta apprécie les pâtes fraîches aux courgettes poêlées et tomates mi-cuites que je lui ai concoctées ! Nous mangeons à l'ombre et sous le parfum de pseudo-acacias, elle est pas belle la vie ?

samedi 12 mai 2012

8/5 Larresingle - Eauze

Après le pont D' Artigues, je quitte les deux cousines et Jacqueline, elles continuent vers Montréal et je me rends directement à Eauze par la route.  A cet endroit il y avait au moyen-âge un bâtiment qui accueillait 2000 personnes, il n' en reste que le pont...nous laissons bien peu de chose...
Après un début légèrement pluvieux, pendant lequel je m' abrite dans la chapelle de Routges (je n'ai  pas dit "rouchs" les footballeux !), le soleil fait une apparition remarquée au milieu des vignes, hé même pas mal la tête !
Dans les ruines d' une petite église romane du côté de Saint-Lanne, je découvre d' anciennes tombes au sein même du monument.
Au détour d' un chemin je retrouve Alain et son épouse, rencontrés à Chanaleille, quel plaisir de se revoir, ils ont eu des nouvelles de Jasper et moi via leur fils qui suit le bloc; ils me donnent des nouvelles de Danièle, la dame que j' avais emmenée faire du hors piste dans les marécages : elle a arrêté le chemin à Conques, très fatiguée. Si tu lis ce message Danièle, je t 'envoie de gros bisous.
L'arrivée à Eauze, sur le trajet d' une ancienne voie de chemin de fer me paraît interminable !
Je suis accueillie chez Pauline et Marcel qui ont ouvert cet accueil chrétien il y a 6 ans, leur petite Lucia de 1 an les accompagne, Martin, 3 ans, est en vacances.
Tout en préparant le repas et veillant à Lucia, Pauline est disponible à chacun et répond à mes questions sur son chemin de Compostelle, sa foi et ce qui les a amener, elle et Marcel à ouvrir ce gîte donativo et s'y consacrer totalement . Quelle richesse de partage, je remarque que ce type d'accueil m'est régulièrement nécessaire afin d'alimenter ma recherche spirituelle

7/5 Castelnau - Larresingle

Une de mes deux co-pèlerines de la nuit, Geneviève et Danièle, deux cousines faisant le chemin par morceaux, me renseignent une adresse gourmande : le ferme du Tollet à Larresingle. Danièle y est passée lors de son premier chemin en 2007, mémorable ! Nous décidons de nous y retrouver ce soir. C' est donc avec cette carotte que je vais avancer ce jour, la matinée est ardue : les chemins sont boueux à souhait et je m'en souviendrai la nuit prochaine, réveillée par des courbatures aux bras.
Arrivée à Condom, et oui quel chemin , après Moncuq, Condom; mais une fois de plus je vais vous décevoir, on prononce : Condon; toutefois il y a un musée de la chose, la preuve que vous n'êtes pas les seuls à être coquins ! Donc j'arrive dans cette jolie ville et j' y retrouve Jacqueline, rencontrée hier soir à Castelnau. Nous partageons un pic-nic sur un banc à l'ombre. Elle est infirmière, maman de quatre enfants dont une qu'elle a eu pendant ses études, que de choses à partager ! A deviser, le temps passe vite et nous découvrons Larresingle appelée la petite Carcassonne du Gers ! Ce village magnifique, surgit au milieu de nulle-part, et la magie de la marche permet de le découvrir petit à petit, de le déguster en quelque sorte telle une gourmandise longtemps attendue.
Nous atteignons ce gîte un peu surprenant, un cheval s'y promène tel un chien et vient vous quémander du sucre en passant la tête par les fenêtres et portes.
L' heure de l'apéro sonne , le propriétaire des lieux invite tous les pèlerins à un apéritif au floc de Gascogne de son crû, d' enfer mes amis!
Le repas suit avec un pâté de porc maison d' un élevage de famille : un des meilleurs que j' ai goûté ! Une canette au four, croustillante arrive alors accompagnée de frites maison à la graisse de canard ; à tomber là !
Et ce n'est pas fini , le tout est accompagné d' un côte de Gascogne bio maison, le dessert , un gâteau de madame aux ananas, copieusement arrosé d'armagnac...maison, mais là j' ai un peu peur de me répéter...surtout qu'attendrit par mon visage ,de Cassius Clay après une défaite au premier round par KO, j' ai droit à une double dose...
Quelle dure vie et que de privations sur ce chemin !


mercredi 9 mai 2012

6/5 Lectoure - Castelnau sur l'Auvignon

Hier, lors du repas, une pèlerine était en grande conversation avec Vincent, un jeune de 18 ans, lumineux qui fait le chemin; ce matin je marche avec elle. Maryvonne, presque 70 ans, beaucoup plus âgée qu'il n'y parait, est douce et déterminée. Elle est conteuse dans des maisons de repos et fait le chemin  tronçon par tronçon, elle y trouve l' inspiration , un peu de paix et de l'énergie à revendre !
Je lui raconte cette dame que j' ai rencontrée, qui brode des couvertures de couleurs douces, chacune unique. Terminées, elle les emmène dans un service de néonatologie où les infirmières en entourent les petits décédés trop tôt...Souvent les mamans gardent cette couverture, la dame-brodeuse ne les rencontre jamais, elle veut rester anonyme...
Une belle histoire, Maryvonne me dit que ce sera la dixième et q'elle lui donnera mon prénom; en nous quittant elle chante Ultréia, la chanson des pèlerins.
Vers La Romieu, je marche sur la route ,d' un pas alerte,  lorsqu'un orage éclate et je cours...j'ai oublié que je portais un sac à dos de 9 kilos. Et comme dirait le roi des papas ( Vincent Malone, à découvrir absolument pour ceux qui connaissent pas...), "Linda tu vas te fout par terre", bingo, je m' étale, au ralenti, face sur le bitume que je râpe, plutôt le contraire ! Un peu sonnée, recroquevillée sur le sol, j' essaie de faire un état des lieux !
Du sang sur le visage, peut-être une petite fracture du nez mais sans déplacement, le front d' un dauphin pilote, rien aux dents, des éraflures sur les joues, les avant-bras et les mains...Ouf ! pas de quoi arrêter Le Chemin. Impressionnés les occupants d'une voiture s' arrêtent et m'emmènent à l'office du tourisme convaincus par ma déclaration de profession. Dire que ce matin, devant le miroir, je trouvais que mon bronzage frôlait la perfection, Oh Vanité !
Je retrouve, Vincent , le jeune pèlerin, et Florent un québèquois; ils m'offrent le pic nic de réconfort. Vincent exhume un pain aux raisins datant de 48h, et nous tombons d' accord pour lui trouver des similitudes avec mon visage, les raisins en moins !
Ayant assez mal au dos, probable mauvaise réception de chute, je m'arrête à Castelnau dans un gîte privé où je dois quasi thérapisé le propriétaire qui craint la commotion cérébrale, la surinfection, le choléra ...et veut emmener chez...un docteur !

5/5 Saint-Antoine - Lectoure

En quittant Saint-Antoine, joli chemin dans des paysages vallonnés où la rosée commence à s'évaporer.En montant vers Flammarens des habitants ont installé un abri pour pèlerins : de l'eau, du café parfois des oeufs les y attendent; cette générosité spontanée et gratuite fait naître des bouffées d' émotion..;Le monsieur m'explique que :c'est normal d' aider les pèlerins !
Dans le village qui revit une jolie église romane en partie restaurée, grâce à l' énergie de quelques personnes qui ont persévéré dans leur nombreuses demandes d' aide et c'est une réussite ! Comme quoi : ne pas baisser les bras, appeler à l'aide et répéter ses appels plus fort, plus haut ...
Ensuite, il y a beaucoup de route jusqu'à Lectoure, je loge, face à la cathédrale, dans l'ancien " Hôtel des Trois Boules" ( vous verrez sur les photos pourquoi...) qui est devenu le presbytère. Des hospitaliers m'accueillent dans une salle à manger où un feu occupe une cheminée monumentale, René a fait le chemin avec son épouse, ensuite avec une association qui permet à des personnes handicapées de faire Saint-Jacques grâce à des joélettes que tirent et poussent cinq personnes. Une dizaine de kilomètres par jour, le reste en car, départ du Puy et arrivée à Saint-Jacques après deux semaines, lors de la soirée il me montre les photos de cette aventure; ça y est les filles, je rêve !
Autour de la table des pèlerins qui se sont croisés parfois, ces hospitaliers vont en un repas créer du lien entre tous, magie !

dimanche 6 mai 2012

Galerie photos III

Cliquez sur le lien pour découvrir les photos prises du 13 avril au 1er mai.
Les galeries sont aussi reprises dans le menu "pages" à droite.

samedi 5 mai 2012

4/5 Moissac - Saint-Antoine

Après quelques photos du carmel dans la lumière du soleil levant, je quitte Moissac et longe, sur l' ancien chemin de halage, un petit canal parallèle à la Garonne. Tout y est paisible...et plat, ce qui est loin d'être négligeable !
En rejoignant Auvillar, une pèlerine japonese, Nayuta ( orthographe Fil ?), m' attend, nous devisons chemin faisant. Il y a un an, elle a donné sa démission et décidé de prendre deux ans de recul, elle a 32 ans et est ingénieur spécialisée en géologie. Après avoir vu le film "Saint-Jacques - La Mecque" elle  décide de faire le chemin, je ne sais si la réalisatrice se doute du nombre de personnes qui ont eu le même désir...A midi, je passe devant une maison invitant les pèlerins à pique-niquer, se reposer, boire un thé ou loger...D' emblée, le propriétaire des lieux et sa femme se présentent et proposent de prendre un peu de repos: elle nous cuisine des oeufs sur le plat, pendant que Vincent, à notre demande , nous raconte que lui , aussi, a fait le chemin, en 2007 en partant de Suisse.
Arrivé devant cette maison à l'abandon, il en est tombé amoureux en quelque sorte, il y a pris son pic-nic et fait la sieste puis...a continué son chemin. Arrivé à Saint-Jacques il décide de changer de vie et de devenir hospitalier sur le chemin, la maison est toujours à vendre, il la retape et depuis mars 2011 il accueille les pèlerins dans un joli cadre reposant et familial. Ces services sont donativo, cela veut dire que chacun met dans une petite boîte ce qu'il veut; pour Vincent, il ne peut en être autrement sur le chemin...La cerise sur le gâteau : il aménage une partie du gîte pour l'accueil de personnes handicapées ! Cette générosité me touche infiniment et j' ai beaucoup de mal à retenir mes émotions, cela devient une habitude ! Je vais faire le bonheur de la firme Kleenex !

Des nouvelles du Loup...

Il dort, il mange, il boit, il dort , il mange et il rappelle régulièrement à son compagnon, Jules, que ce n'est pas parce qu'il est parti un mois qu'il n'est plus le chef ! Ensuite il dort, il mange, il boit...

3/5 Lauzerte-Moissac

 J' ai oublié de vous dire qu'hier j'avais traversé Moncuq, village célèbre suite au sketch de Daniel Prévost dans l' émission du Petit Rapporteur. Bien sûr, cela donne lieu à des blagues potaches, mais je l'avoue, drôles lorsque  on les écoute après une bonne journée de marche . Toutefois, au risque de vous decevoir...sachez que le "Q" se prononce...
Ce matin, Christian,  le liegeois, et moi avons négocié avec le tenancier du bar de la place une opération " croissant contre café". C'est de bonne heure que je m'exécute, nous discutons avec lui pendant une bonne heure de son plaisir d' accueillir les pèlerins qui sont à l' opposé des piliers de bar, il nous offre de surcroît du jus de chassalas, j' en entends qui ricane...non alcoolisé bien sûr, il n' est que huit heures du matin !
Me voici en route, à la chapelle de Saint-Cernin je croise Huguette qui est, tout comme moi, sous le charme de cet édifice roman dépouillé, où le seul ornement est un christ en bois ressemblant, un peu par sa silhouette, aux sculptures de Giacometti; le petit cimetière attenant est tout aussi prenant.
Je continue le chemin bercée par les  chants des crapauds et grenouilles, de quoi ravir toutes les pricesses en mal de prince charmant. Des dizaines de petits lézards se sauvent sous mes pas, mais je n'ai pas réussi à en embrasser un seul pour voir ce que cela donne...Ils courent trop vite, et vous vous rappelez que j' ai décidé de marcher. Je croise de splendides pigeonniers typiques de cette région, j' ai pris des photos et espère les mettre en ligne d'ici peu.
Après une traversée de zoning, sous un soleil de plomb, j'arrive à Moissac. Je loge dans l'ancien carmel où je retrouve les deux chevaliers suisses qui me proposent de visiter la cathédrale et le cloître avec eux : j' en suis ravie.
Ne sachant répondre à chacun , je vous remercie de vos messages d' encouragement, de soutien...
Après les avoir lus, ils me reviennent en mémoire en marchant, et les émotions de leur lecture me reviennent...Je souris, je ris, les émotions montent aussi...
MERCI à chacun et chacune.

mercredi 2 mai 2012

2 /5 Lascabanes- Lauzerte

Là je vais vous scotcher : départ 7h30, fin prête pour un étape de 24 km.
Au petit matin le soleil est déjà présent et c' est un plaisir de marcher, Huguette me précède de peu. Elle n' avoue pas son âge, seulement une fourchette entre 20 et 100 ans, plus près de 20..., elle fait le chemin par tronçon au départ de Grenoble et elle porte son sac, a vue de nez elle a au minimum 70 ans ! Elle ne sait si elle arrivera un jour à St-Jacques, cela dépend des problèmes de santé de son mari ou des siens; elle est génialement déraisonnable; mais nous le sommes tous plus ou moins sur ce chemin, belle rencontre !
Je traverse diverse collines couvertes de chênaies aux vallées cultivées. Une descente sportive ( il y a même des rambardes pour se tenir ) et une montée en plein soleil vers la splendide bastide de Lauzerte, ne me font pas regretter le carrix.
Le pèlerin liégeois m' offre une bière à l' arrivée, une certaine idée du bonheur. Une rencontre étonnante m' attend encore, deux pèlerins du Grand Ordre des Templiers de Paris, mais suisses, m' initient à la symbolique dans les églises romanes, j' ai l' impression d' être dans le livre de Paolo Coelho .
Florence m' a transmis des nouvelles du Loup, il est épuisé, plus un gramme de graisse, repos et régime hypercalorique...de quoi rêver mesdames !

mardi 1 mai 2012

1er mai : Cahors-La Rozière - Lascabanes

Ce matin il m’amène un peu après Cahors, là où nous aurions dus arriver sans les aléas, mais le chemin n’est pas celui que l’on décide , il est…c’est tout !
Ils repartent ensemble, j’ai le sentiment d’avoir pris la bonne décision, mais Bon Dieu, que c’est dur !
L' étape est assez courte, 19 km, je traverse le Quercy Blanc : des paysages relativement secs et désolés emplis de buis et de petits chênes rabougris,  rien à voir avec les géants de la forêt d' Anlier !
Je marche seule et n' ai envie de parler à personne, je passe mon temps à régler mon sac à dos avec lequel je dois me familiariser le carrix étant reparti en Belgique.
Je trouve une chambre in-extremis, au fond d' un couloir, protégée par un rideau.
Les pèlerins présents me semblent inconnus, jusqu'à ce que trois d' entre-eux me demandent où est Jasper.
Ils m' avaient croisés avant les Gentianes et avec mon attelage je ne passais pas inaperçue.
Je suis devenue une pèlerine comme les autres, une leçon d' humilité...
Il y a aussi un liégeois qui compte faire le chemin du nord en Espagne, il m' indique un guide qui décrit les étapes afin de rejoindre St Jean de Luz en pays basque sans passer par St-Jean Pied de Port.
parler avec eux me met un peu de baume au coeur. J' ai reçu un message de mon mari, ils sont bien arrivés à la maison et Jasper a repris ses habitudes avec joie, pas de désordre gastrique en vue.


30/4 Conques-Figeac

La Malle Postale vient nous chercher à 13h30, nous nous installons à l’hôtel « Le Terminus de St-Jacques », nom prémonitoire pour Jasper !

L’établissement est tenu par un couple belge, hé oui amis français l’envahissement de votre grand et beau pays a commencé, qui nous accueille avec beaucoup de gentillesse.

Jean-Claude arrive avec prévenance et amour, il me soutient, nous visitons Figeac.

29/4 Conques

Le comportement de Jasper durant la journée me confirme que j’ai pris la bonne décision, mon chien est épuisé.

Je profite de ces derniers moments avec lui, c’est dur…


28/4 : Le Soulié- Conques

Le lendemain, nous voici reparti pour une superbe étape vers Conques, mon loup me tracasse je vais devoir prendre une décision, mais elle est si dure…

Le chemin se passe bien et l’arrivée à Conques tout en émotion comme au Puy.

C’est un village grandiose, rejoints par Annick nous nous installons dans un mobil home sur le terrain de camping, sel endroit à accepter les chiens.
Nous décidons de rester un jour de plus, Annick souhaite s’arrêter pour se reposer et moi pour essayer, encore une dernière fois de remettre Jasper sur pattes !

Il ne cesse de vomir durant la nuit et c’est effondrée que j’accepte la proposition de mon mari de venir le rechercher…

27/4 : Estaing- Le Soulié

Jasper est un peu plus en forme mais ne garde toujours rien dans l’estomac.

Après les bons conseils et remède homéopathique de Léonard, je quitte tardivement le gîte, un dernier signe à Cécile, Julien et leur petit Tadé, et nous reprenons le chemin.

Je veille à m’arrêter régulièrement pour permettre à Jasper de se reposer, nous traversons l’Aveyron qui s’éveille au printemps c’est magnifique.

Chemin faisant, Jasper rencontre plusieurs congénères et, à mon grand plaisir, cela se passe pour un mieux : il a appris à parler chien !

À Campuac,  il ne veut plus avancer ! Je dois appeler un taxi pour nous emmener au gîte.

Quarante minute à attendre,  lorsque apparaît Emmanuel sur son scooter, le fils des accueillants d’Estaing ; ce jeune garçon va nous tenir compagne jusqu’à l’arrivée du transporteur, discutant de tout et de rien avec moi, tout en caressant Jasper avec beaucoup de douceur.

Merci Emmanuel de t’être arrêté par ce grand vent et cette température quasi hivernale.

J’arrive au gîte « Le soulié de St Jacques », Annick est là, ainsi que d’autres pèlerins croisés d’ici de là. Pour décrire cette soirée, il me faudrait des heures, pour ceux qui ont connu Sœur Marie-Claire ; sachez que Michel l’accueillant, en a le même enthousiasme, la même foi totale en chacun et parfois les mêmes doutes après déception…

Jasper ne mange toujours rien, il joue avec un des chiens de Michel.

26/4 : Estaing

Jasper réagit un peu plus et bois ce matin ; j’appelle mon amie Florence qui se met en rapport avec mon vétérinaire et me donne des consignes. Repos ce jour pour nous deux, soutenue par les accueillants dont le maître de maison un confrère homéopathe dans une autre vie, je m’y résous avec plaisir.

Et surprise qui arrive vers 15h…Annick qui a des douleurs aux pieds depuis 48h !

Demain nous repartons …

25/4 : Saint Côme d’Olt Estaing


25/4 : Saint Côme d’Olt Estaing

Ce matin Jasper vomit tout son repas d’hier…Je suis très inquiète et désire consulter un vétérinaire. À Espalion, un représentant du genre examine mon loup, il n’a pas maigri, l’examen physique et d’urine ne révèle rien d’inquiétant. Un simple traitement symptomatique et du repos devraient suffire. Il me conseille de prendre,une fois de plus, la route pour Estaing.

Elle me semble longue et sans fin, j’essaie même de faire du stop…Mais quel (le) est le (la) taré (e) qui prendrait une pèlerine, un chien et un carrix en stop…peut-être il (elle) existe mais il ( elle) ne passait pas par là ce jour-là.

J’arrive à Estaing en me disant que ces trois derniers jours ont vraiment été pénibles, chacun à leur façon. Le gîte est un accueil chrétien tenu par un couple dans la soixantaine et leur fils aidé par des hospitaliers, en ce moment un jeune couple et leurs quatre enfants ainsi qu’une hospitalière suisse pèlerine de l’an passée. Rarement j’ai rencontré des parents aussi cohérents dans leur partage de la spiritualité avec leurs enfants.

Tous les accueillants sont dans la disponibilité l’écoute et le don de soi, de quoi ouvrir des portes de réconciliation avec la religion.

Et, de l’empathie, j’en ai vraiment besoin ce soir, Jasper ne réagit quasi plus, il refuse de manger et de boire, il est anéanti et moi aussi, j’ai peur qu’il ne passe pas la nuit...

Je m’en veux terriblement de l’avoir emmené dans cette aventure : trop jeune et fougueux il ne s’épargne pas, je ne l’ai pas suffisamment entraîné avant, les conditions atmosphériques sont abominables et ces derniers jours sur route lui ont demandé beaucoup de concentration et d’énergie…Submergée par les émotions, je n’arrive pas à me joindre aux autres pour le repas du soir. Mon mari, par téléphone, arrive à me faire prendre un peu de distance et à, un peu, me convaincre que mon loup est surtout victime d’une grosse fatigue.

Soutenue par chacun,  je vais dormir.

24/4: Saint-Chély-Saint Côme d'Olt

Cette nuit Jasper a été malade, il n'a pas digéré son repas d'hier...Cela lui arrive parfois, je ne m'inquiète pas et stoppe les anti-inflamatoires; Démarrage sous un temps de fête nationale belge, j'ai prévu de prendre le chemin pour la première partie, cette fois nous marchons carrément dans des ruisseaux avec parfois de l'eau à mi-mollets ! A deux nous avons le moral, nous nous séparons lors d' une forte descente que l'on m'a déconseillée avec le carrix, je reprends la route, avec toutes les contraintes pour Jasper qui, toutefois, trouve que ma cape de pluie qui claque au vent le nargue et il essaie en vain de l'attraper. Il me fait rire quelques fois et me permets de prendre un peu de distance face à la lassitude que je ressens.
En reprenant le chemin, j'entends une petite voix qui m'appelle, là je crois savoir ce que vous craigniez et bien moi aussi j'ai peur pour ma santé mentale ...Mais non, c'est Annick qui pique-nique dans le sous-bois " j'ai une sardine et du pain en trop que je ne veux plus porter "!
Ce soir nous partageons un "nignon" petit gîte communal dans une tour moyenâgeuse à Saint-Côme d'Olt, charmant village que je vous engage à découvrir !

23/4 Nasbinals-Saint-Chély d' Aubrac

La fameuse étape de l'Aubrac commence aujourd'hui et il a neigé cette nuit !
D'après des habitués du gîte, le carrix devrait passer si je me tiens à distance du chemin là où se trouve les congères.
Comme d' habitude les dernières à quitter, sont Annick et Linda !
Marchant à des vitesses différentes, nous nous séparons dans la montée vers le plateau, les paysages sont magnifiques et des bancs de neige apparaissent, je suis les traces des pèlerin précédents, la neige y est plus dure et cela fait du bien de ne pas se sentir seule dans cette immensité sans repère évident.
Jasper se défonce : tunnels dans la neige, courses poursuites après du gibier imaginaire, sauts de cabri dans les congères; mais pendant ce temps moi je déguste avec le carrix : il s'enfonce dans les congères...Je dois l'en sortir à la force des avant-bras, quand je n'en peux plus c'est avec les hanches, et j'alterne un mode ensuite l'autre...Mes mains glacées me font mal: j' ai perdu mes gants hier et seuls mes surgants me protègent du vent...Régulièrement je m'enfonce dans les congères, parfois jusqu'à mi cuisses, et sous la neige les pieds sont dans l'eau des ruisseaux !
Pour tenir je me fixe de petits objectifs: une colline après l'autre, des pèlerins ont écrit dans la neige: COURAGE avec une flèche indiquant la direction, je tiens grâce à ces inconnus !
Le plus dur, c'est de ne pas savoir où j'en suis sur cette partie qui fait 8 km. Une tempête de grésil se lève maintenant, arrivée à un abri de bois, je n'en peux plus...Surgissent alors trois pèlerins dont Annick, il reste 12OO m avant le village d'Aubrac.
Ca va aller ! Nous terminons cette portion difficilement en portant le carrix à deux.
Arrivée dans le seul lieu d'Aubrac ouvert remarquée, beaucoup pensaient que j'avais pris la route avec ma chariotte ! Devant des visages connus et compatissants, je craque ...
Annick, Marcel et moi décidons de continuer par la route, 8km de descente sous un grésil qui se transforme en pluie avec de forte bourrasques de vent. Jasper n'est plus à la fête, durant tout ce trajet je l'oblige à rester au pied et à ne pas tirer, je perds patience plusieurs fois...
Enfin le gîte où nous nous retrouvons à une trentaine trempés et congelés.
Ouf !!! Il fait chaud !

dimanche 29 avril 2012

Les Gentianes-Nasbinals

 10 km, dans les mêmes paysages qu'hier, Jasper ne montre plus de signe de douleur et je le garde en laisse afin qu'il dose son effort.
C' est dimanche, nous allons dans un petit resto juste avant notre village de destination.
Je fais une entrée remarquée avec le carrix en arrachant un présentoir du mur...certain(e)s  reconnaîtront mon côté éléphant dans un magasin de porcelaine !
Je rencontre Marc, il est parti de Sint-Niklaas, a suivi Reims, Vezelay et ensuite Le Puy; le dernier tronçon a été très, très dur; il en parle avec beaucoup d' émotions. Nous sommes heureux de partager entre compatriotes; c est un échange fort !
Jasper se conduit comme un chien parfait...mieux que sa maîtresse !
Nous arrivons au gîte, où nous retrouvons Marcel, l' ex-marathonien ( pour ceux qui ont du mal à suivre), et Annick, 50ans , quatre enfants qui fait Compostelle seule tiens tiens tiens !
Je continue à soigner mon compagnon qui ne montre plus de signe de faiblesse.

Les Estrets-Les Gentianes

Une journée qui commence en beauté, je me sens légère malgré mon carrix, je suis bien sur le chemin et Jasper est heureux !
Après quelques kilomètres, la pluie se met à tomber ferme, il drache, il pleut comme vache qui pisse...J' attends vos expressions semblables avec impatience !
A midi je suis obligée de me réfugier dans un abri bus semi-inondé à la châpe peu plane, Jasper se met en boule dans un coin il frissonne ! Je prépare un thé et attends en vain qu'un pélerin passe afin de le partager.
Après une heure, je me résouds à partir sous la pluie, Jasper se traîne, il souffre de la patte avant droite !
Cela s' amende assez vite, et nous abordons l' Aubrac sauvage sous une pluie battante, les paysages sont magnifiques et ressemblent à l'Irlande. Je progresse grâce à la musique Ceremonials de Florence and the Machine, elle s'accorde avec l' environnement austère et m'est d' un précieux soutien dans l' effort !
Une rivière assez large et profonde, m' oblige à aligner quelques neurones afin de la franchir avec ma chariotte. Des clôtures à ouvrir mais surtout à fermer complètent ce parcours du combattant, à chaque obstacle mon chien attend près de moi et s'assure que je vais bien; il est génial !
J' arrive, détrempée au gîte, où je partage le repas avec un pélerin de notre bonne ville de Namur !
Ce soir je donne des antiinflammatoires à Jasper et décide d' écourter l' étape de demain afin qu' il repose l'articulation de sa patte.

Le chemin déjà parcouru







Agrandir le plan

vendredi 27 avril 2012

Saugues-Les Estrets

J'ai appris que le Gr a changé depuis queques années afin d'obliger le passage à Le Sauvage, vous connaissez mon côté parfois aventureux, j' ai acheté une carte IGN et décidé de trouvé l' ancien GR dont le balisage a été effacé, et qui me fera gagner 2km !
Tout va bien, sauf que le lendemain il a neigé et que, gagnée par mon enthousiasme, une pélerine de 68 ans décide de me suivre...comme souvent, au début...pas de problème, ensuite je me trompe de chemin et nous voici dans un champ marécageux, à suivre un hypothétique sentier, à passer sous des clôtures, à s' enfoncer jusqu'au genoux ...La dame a un côté aventureux mais là cela devient dangereux, je décide de faire demi-tour, oui, oui, vous avez bien lu ! Peut-être un peu de sagesse me touche-t-elle sur le chemin de St Jacques... Nous trouvons l'ancien tracé et arrivons sans encombre au col de l' Hospitalet., Danielle ne regrette pas cette escapade qui, me dit elle, lui laissera des souvenirs, à moi aussi !! Elle s' arrête à St Alban-sur- Limagnole.
Nous sommes en Aubrac, je continue encore 7 km;  au détour du sentier je croise une dame avec un chien berger suisse qui reconnait immédiatement la race de Jasper, comme je m' en étonne elle m' explique être la maman de Sylviane Grebert, une éleveuse que je connais via Facebook et les expo canines. Comme le monde est petit !
Dans un chemin particulièrement difficile en pente ascendante et empli d'importantes  racines d'arbre, je suis rejointe par un grand pélerin, ancien marathonien en équipe de France, lesté un d' un sac de 22 kg, qui avale les kilomètres. Il me tient compagnie jusqu' au gîte du soir .

Saugues-Chanaleilles

Petite étape, 15 km, départ tardif et un peu difficile, nom difficilement prononçable de l' arrivée ( si, si essayez de le dire dix fois de suite, ou même cinq !). Au village de La Clauze, Jasper, repris par ses instincts de chasseur, décide de courser une jolie poule rousse dodue ! Il l' attrape par le cou...
Je crie, je me fâche; elle aussi crie et beaucoup ! Il la lâche pour mieux la reprendre dans le dos !!
Là tous les jurons et menaces qui me viennent en tête sortent et la pauvre bestiole réussit à s' échapper en étant quitte pour une coupe chez le coiffeur et un petite laine pour terminer l' hiver qui est bien rude par ici.
Mon loup ne se sent pas très coupable, et il essaye d'expulser toutes les plumes avalées. Je quitte le village en catimini, espérant que la fermière ne va pas me tomber dessus...car ici les chiens qui vont aux poules : on les tue madame...En m' éloignant j' entends la victime qui revenue au poulallier raconte ses mésaventures à grands renforts de caquètements !
Un dernier chemin avec passages sportifs de congères et petite grêle pour terminer, m'amène dans un chaleureux gîte pour un repos, bien mérité croyez-moi !

Saint-Privas - Saugues

Renseignements pris auprès de mon logeur, impossible de descendre vers Monistrol par le chemin avec le carrix, c' est l'accident assuré...
Je m'y rend par une petite route peu fréquentée qui m' offre une superbe vue sur le village, un petit café avant d' entamer une rude montée vers le plateau de Margeride. Il ne pleut pas et le soleil fait quelques apparitions, après queques kilomètres d' une route en lacets, le chemin monte dans un bois, où je pique-nique avec un monsieur de 82 ans qui va à St Jacques pour la deuxième fois en dix ans, habillé velour cotelé et chemise à carreaux, un sac à dos bien chargé...waouh quel courage !
Sur le plateau de la neige ! Et des chemins boueux ! Arrivée à Saugues en compagnie d' un papy et de ses deux petits enfants qui m' aident à oublier mes douleurs de genoux et pieds.
Je loge dans un gîte à la ferme où règne une maîtresse femme, c' est tout juste si elle m' accorde un peu de chauffage pour la douche, dit où poser le sac, que faire de ses chaussures et Jasper n' échappe pas aux ordres ! Lors du souper un hôte de passage nous fait le récit des méfaits et meutres de la bête du Gévaudan, détails et dates à l' appui, aux divers lieux où je passerai demain...et pas question de mettre en doute ni ses paroles ni l' existence de l'animal !

jeudi 26 avril 2012

Le Puy-Saint Privas

Cela fait quelques jours que je n'ai pas eu accès à un ordinateur...
Je suis contente de pouvoir vous donner des nouvelles et vais essayer de me remémorer les faits petits et grand qui ont ponctués le chemin.
J'ai quitté le Puy sous le soleil pour une étape toute en montée, Jasper en grande forme et moi aussi, très vite des difficultés surgissent de la neige, un terrain détrempé, des cailloux, beaucoup de pélerins à qui Jasper emboîte le pas.
Ouf ! très vite il me montre qu'il a compris que c' est avec moi qu'il marche, je suis accompagnée d' une dame dans la soixantaine qui se lance seule, avec des ennuis de santé, sur le chemin avec enthousiasme et à son rythme. Nous devisons chemin faisant, et lorsque les difficultés surgissent nous les affrontons en silence mais ensemble. Elle fait une courte étape et s' arrête à Montbonnet, je contine, seule, les six derniers kilomètres.
Arrivés au point culminant, la neige nous attend et Jasper en est heureux, il piste d' hypothétiques gibiers des neige !
La descente vers Saint-Privas, par un sentier raide, humide et rocailleux à souhait ( pour les chêvres) est très éprouvante avec le carrix, arrivée aux portes du village, encore sous le stress, je n' arrive pas à m' extasier à l' exemple d' un pélerin allemand devant le chemin parcouru, j' ai plutôt envie d' étrangler le baliseur ( pas très pélerin tout cela !).
Je vous rassure, après un bon repas et une nuit de sommeil, dans un gîte tenu par des Chti's, je reprends le lendemain pour une étape d' ascension ( ne vous méprenez pas sur le terme, je sais que le mois de mai approche , mais là aussi j' ai encore du chemin à faire !).

dimanche 22 avril 2012

Nouvel album sur Picasa

Cliquez sur le lien pour découvrir les photos prises entre Saint-Haon-le-Châtel et La-Chapelle-en-Lafaye !

lundi 16 avril 2012

Journée au Puy

Pluie et neige !
Ce matin je suis allée à la messe de la cathédrale qui se termine par l' accueil et la bénédiction des pèlerins.
Pour ceux qui ont vu, cela ressemble beaucoup au film de St Jacques-La Mecque, pour les autres courrez le voir c' est génial !
Nous étions une centaine, les groupes se présentent et ensuite les pèlerins individuels par pays, outre les provenances d' Europe il y avait deux canadiens et une australienne ! J' ai aussi écrit sur un petit papier mon voeu pour le chemin, demain ou après un autre pèlerin l' emmènera avec lui peut être jusqu'à Saint Jacques...
Deux voeux m' accompagnent...
J' y ai retrouvé les jurassiens qui reprennent le chemin dés aujourd'hui, peut être nous recroiserons nous sur le chemin ou à Saint-Jacques.
Je leur ai appris des rudiments de flamand et de bruxellois, l' expression " min of meer " à particulièrement plu à Jacques qui la prononce avec un accent suisse à couper au couteau !
A demain !

Le Cros-Le Puy en Velay

Courte étape, 17 km, sous une petite pluie.
Dure montée vers Polignac, par ce temps gris la forteresse paraît sinistre !
Nous atteignons le Puy vers 14h30, je découvre la ville à travers une arche en pierre, beaucoup d' émotion...
 J y suis arrivée : moi, Jasper et le carrix ! Mais pas seule avec l' aide et les encouragements de beaucoup, merci à chacun !
Demain repos au Puy, de la neige est annoncée...

Saint George Lagricol-Le Cros

Belle journée, le soleil est de retour avec un vent frais, le chemin est bien balisé, c' est la dernière étape avant Le Puy ! La journée est marquée par un passage plus sportif de 300 m dans la boue suivi d' une montée caillouteuse, après un pic-nic au soleil je suis ratrappée par les deux frères pélerins: Jacques et Pierre ( si si !). nous arrivons assez tôt au gîte d' étape de la bergerie dans un hameau de trois maisons .
Au soir nous soupons avec les propriétaires elle, Martine, s'occupe de l' accueil, des quatre enfants, de préparer des terrines et du saucisson de brebis et tant d' autres choses, lui élève 350 brebis qui agnèlent toute l' année, il travaille du matin au soir avec passion ! Tiens, tiens ici aussi des border collie, six dont certains sont plus aptes que les autres au travail du troupeau. Lors d'un repas mémorable, ils nous font partager leur quotidien et leur respact de la terre, de la vie et des traditions, belles valeurs qu' ils transmettent à leur enfants !
Je ne vous laisserez pas sans vous faire saliver avec le menu du jour :
d' abord un apéro de vin de noix, ensuite quiche maison accompagnée d' une salade à l' huile de noix, vient, alors le plat de consistance : un gigot d'agneau agrémenté de morilles du jour cueillies et cuisinées par le fils aîné de 11 ans !, pomme de terres aux herbes, un petit dessert bien sûr : une tarte aux pommes de Martine; et pour faire passer tout cela une petite mirabelle du coin.
Ah, la dure vie de pélerine et pendant ce temps lui, Jasper il dort !

La Chapelle en Lafaye-Saint Georges Lagricol

Départ par la route, un autochtone m'expliquant que la dernière montée est impossible avec le carrix, j' arrive à Montarcher c' est magnifique ! Un petit village médiéval à 1150 m habité par une soixantaine de personnes dont une me propose de m' arrêter pour visiter l' église pendant qu' elle m' apporte un café, je suis émue par tant de gentillesse.
Je repars et là  grande descente vers les monts Forez, très jolis route et chemins, la vie est belle !
Lors d' une descente plus musclée dans un chemin caillouteux, je sens le carrix tanguer et me retrouve avec un bout de manche en main !! Casser net au niveau de la vis d'hier !!!
Je prends quelques minutes de recul, le laisser là et partir avec le sac sur le dos qui pèse 17 kg quand même..
J'opte pour essayer de redescendre cette chariote du diable par le chemin en comptant sur mon armée d' anges gardiens pour me soutenir. Après 300 m de démarche digne d' un crabe un jour de grande marée, j' arrive dans un hameau de quelques maisons.
Je demande de l' aide à une dame qui récupère son chien, un border collie tiens, tiens...Tenez-vous bien, son fils, qui est de passage chez elle quelques jours, est ferronnier d' art, il revient vers midi !!!
Elle m' invite à dîner avec son mari et ses deux petits enfants magnifiques: Marie et Liam;  Jasper noue ou plutôt sniffe connaissance avec Artémis qui n' apprécie pas tellement son approche peu cavalière. Nicolas, l'artisan-artiste emmène mon matériel dans son atelier après avoir constater que la même cassure se prépare sur l' autre bras du carrix.
Je partage l' après midi avec les parents de Nicolas deux personnes au grand coeur avec un sens inné du partage, avec les enfants je joue au Quadro, Marie est redoutable, et Liam se défend très bien alors qu'il n' a que 4 ans et demie ! Ils m' emmènent dans leur univers pendant les quelques heures que prenne la réparation.
Après une photo, Nicolas me dépose à Pontempeyrat, aux portes de l' Auvergne, après deux heures de marche, j' atteinds St-Georges'Lagricol où mes deux jurassiens m' attendent afin de partager un verre, et même plus d'un j' en conviens...
Je n' oublierai pas cette journée, si j' arrive à Saint-Jacques ce sera aussi grâce à toi Nicolas, bon vent mon ami, tu es quequ'un de bien.

St Thomas de la Garde-La Chapelle en Lafaye

Une journée qui a bien commencé avec un super petit déjeuner maison, même le miel est récolté par Georges ! Jasper fait ses adieux à Cédille qui aurait bien fait un petit bout de chemin avec lui. En partant Georges me dit de ne pas hésiter à l' appeler si j' ai oublié quelque chose.
Depuis le début de matinée le carrix me semble difficile à maneuvrer, après une montée de 2 km, un des bras se désolidarise de la barre latérale qui maintient l' ensemble, diagnostic : vis cassée en pleine campagne...Au secours Georges !
Après une heure et sous une pluie battante je reprends l' ascension munie d' une vis supplémentaire mon sauveur-réparateur étant persuadé que l' incident se reproduira...
Les montées se succèdent après de courtes descentes, trempé, par la pluie qui ne cesse, Jasper à l' air d' un vieux loup efflanqué.
En pleine montée vers Saint-Jean Soleymieux, alors que je me décourage un peu, mon téléphone sonne.
C' est Sarah qui en remontant d' Ardèche, me propose de souper avec moi, bonheur !
A St Jean je visite la crypte de l'église, une toute petite pièce à colonne où règne une atmosphère de paix, une envie de recueillement .
Pour les amateurs il y a même une source miraculeuse...je n' ai pas essayé !
Arrivée à Marols je m'abrite sous le toit d'un entrepôt en attendant Sarah il fait toujours aussi froid et pluvieux ,
ne serait ce l' équipement, on dirait une SDF et son chien.
Deux heures plus tard Sarah et son chevalier arrivent, me menant au gîte où nous rencontrons deux pèlerins jurassiens qui ont empruntés le chemin de Nantua, joyeux partage lors du repas du soir.

jeudi 12 avril 2012

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Albums photos

Vous trouverez plus de photos commentées de la première partie du chemin dans mes albums Picasa.

mercredi 11 avril 2012

Montverdun-St Thomas la Garde

Paysages semblables à ceux des jours précédents, petit coup de mou au matin, mieux l' après midi après un café pris dans un bar où un couple s' envoyait diverses choses à la tête au lieu de se dire qu'ils s' aimaient...
Passage à Monverdun où je refais le plein de croquettes et réussi à perdre un bâton de marche.
Nous sommes attendus à St Thomas, hé oui il existe !
Dans un accueil jacquaire, rendez vous à l' église avec une visite des lieux par Georges, arrivée chez lui super accueil par un homme qui a fait le chemin et qui sait ce dont on a envie à la fin de' l' étape, souper concocté par son épouse Maryse avec les produits du jardin et du petit l'élevage!
Jasper est aux anges, mais cela ne doit pas être la bonne expression pour un chien, Cédille, le border collie du propriétaire, lui fait la fête et je dois faire cesser les festivités une heure plus tard afin qu'il se repose ( un minimum de 15h !).
Demain départ tôt, d' après mon hôte, c' est une étape assez dure, beaucoup de dénivelés et passage rocheux qu' il prévoit difficile avec le carrix...
Aie, aie, aie ...
Dites ! Vous pouvez me laisser des messages après chaque article, j' ai beaucoup de plaisirs à vous lire !

Pommiers-Montverdun

Paysages de collines, cultures céréalières et élevage de charolaises ponctuent notre journée.
Fin de parcours sur route et arrivée à Montverdun avec une vue époustouflante sur la colline couronnée du prieuré.
Et là, là vous pouvez être jaloux pauvres mortels ! Et peut être plus particulièrement toi Christian, parce que ce soir le prieuré il est à moi, toute seule, bon d'accord je le partage un peu avec Jasper.
Les Amis du Pic, merci à eux, y ont installé un gîte, j' occupe l'appartement du prieur ...j' ai vu pire !

St Maurice-Pommiers

Après une bonne nuit de sommeil, Jasper fait des sauts de cabri et furète de droite à gauche sous une petite pluie fraîche !
Je suis soulagée de le voir si joyeux, toujours aucun problème aux pattes.
Première partie de journée sur des chemins vallonnés, après midi à plat et plus de bitume, arrivés à Pommiers par un chemin forestier, accompagnés de papillons: des citrins et d'autres de type hyperactifs, blancs au bout des ailes oranges semblant particulièrement apprécier la Julienne des Prés.
Jasper, empli d' enthousiasme , course du gibier et...revient bredouille ! Mais pour qui il se prend ce chien !?!
Une dame du village me fait visiter l' église et m'apporte en fin de journée du pain et du lait au camping !
Hé oui! Vous avez bien lu , c' est ma première nuit dans un camping sous tente...
Une heure pour installer ma demeure, ouf ! sous le soleil !
Une fois installée confortablement pour la nuit, j' intime l' ordre au loup de se coucher à mes pieds, il s' exécute...mais pour une courte durée, il s' étale alors de tout son long et vient poser sa tête à côté de la mienne, l' espace d' un instant nous sommes prêts pour une série dans un photomaton !
Au petit matin, très petit, il est 4h30 j' ai froid, je comprends pourquoi deux heures plus tard, il a gelé !!

St Haon -St Jean-St Maurice

Arrivés   à notre gîte d' une nuit, Jasper s' allonge sur les tapis et s' endort sans demander son reste.
Petit déjeuner avec Jean Mathieu le généalogiste qui est le propriétaire de cette maison du 15 éme siècle ayant appartenu à Diane du Moran qui aimait les chiens...hé oui, c' est peut-être pour cela que Jasper était si confiant.
Petit déjeuner entrecoupé de partage de vie, étonnante et intense rencontre, départ tardif par 8 degrés, les gants sont de vigueur!
Approvisionnement au village suivant nous sommes en pénurie de pain et croquettes, Jasper reste attaché auprès du carrix sans problème.
Les collines se succèdent, montées et descentes mais hélas beaucoup de route.
Théoriquement je connais l' anatomie du pied, mais là je peux vous assurer que j'en ressens les moindres tendon et muscle.
En fin de journée Jasper me tracasse, il s'allonge dés que je m' arrête!
Arrivée en fin d' après midi à St Maurice qui surplombe La Loire d'une superbe tour médiévale et de ruines de fortifications.
L'épicière,qui fait également buraliste et tenancière de bar, ouvre spécialement l' épicerie pour moi !
Nous sommes parés pour une nuit dans le gîte communal de La Cure, je vous laisse rêver comme il est nignon ! ( comme aurait dit Alain !).




Noailly-Saint-Haon-le-Châtel


Pluie, pluie, vent, pluie… Heureusement, nous pouvons compter sur un arrêt chaleureux au petit bar de Saint-Romain-la-Motte qui propose, selon les dires du patron, « le meilleur chocolat chaud d’ici Compostelle ! ». Il n’a certainement jamais visité la Belgique… 


L’itinéraire est assez plat et emprunte beaucoup de routes. Jasper est encore une fois en grande forme : après s’être mesuré à deux poneys, il remet le couvert avec un troupeau de Charolaises déchaînées, décidément ses préférées ! Il faut dire qu’elles le cherchent à le poursuivre le long des clôtures. Il résiste quelques minutes avant de céder à la tentation. Au retour, il se fait gronder… mais qu’importe « le plaisir est dans le pré » !






Nous arrivons tôt à Saint-Haon où nous déjeunons comme des reines à l’auberge Aux Natur’elles (repas pèlerin copieux et délicieux) avant de nous promener dans les rues enchanteresses de ce village fortifié, véritable musée à ciel ouvert.

Ce soir, Sarah me quitte, emmenée vers d’autres contrées par son chevalier. Je suis accueillie par le généalogiste du village que je n’ai pas encore rencontré.

La suite au prochain numéro…

Charlieu-Noailly


Départ dans la brume et passage devant l’abbaye de Charlieu, à l’impressionnant fronton décoré de dentelles de pierre dignes de Saints-Michel et Gudule. Malheureusement, le couvent des Cordeliers est fermé et ses remparts ne laissent rien entrevoir.





























Notre route grimpe alors jusqu’à un petit château et de nombreuses maisons en pierre de pays qui nous laissent rêveuses et nous font tirer des plans sur la comète. Nous nous arrêtons un instant à Pouilly-sous-Charlieu, le temps d’y acheter deux plaquettes de chocolat noir (tout âne a besoin d’une carotte).


Heureusement, après la traversée de la Loire, le chemin sera moins bitumé. Et quelle découverte que cette magnifique abbatiale (1138) de La Bénisson Dieu au toit de tuiles vernissées que nous visitons seules et sous le soleil. La porte d’abord fermée nous est ouverte par une dame venue garnir l’église de fleurs pour Pâques.

Encore quelques kilomètres animés de courses-poursuites entre Jasper et des Charolaises à mèches variables (de quoi faire rougir Sarah) et nous atteignons notre destination du jour : le gîte communal de Noailly.

Le Cergne-Charlieu


Après un petit déj d’enfer avec Martine notre logeuse, nous reprenons le chemin. Beaucoup de descentes dans des paysages dignes du Jura. Nous pique-niquons près du pont de fer, le vent se lève un peu et la température descend…
Après une côte d’enfer, nous arrivons dans une région de fermes et d’élevage (charolais : pour les amateurs !). Après une rencontre, de prime abord houleuse, Monsieur Le Loup n’étant pas au fait des us et coutumes canins, mais finalement amicale avec deux chiennes à l’entrée d’une ferme, nous abordons Charlieu par un joli chemin herbeux en descente.
C’est une belle cité médiévale aux maisons plus ou moins restaurées. Nous y sommes accueillies chez Pierre, un expert du chemin de Saint-Jacques (qu’il a parcouru non moins de 4 fois !) impliqué dans le balisage, et son épouse Marie-Odile qui nous ouvrent leur porte malgré leurs réticences face à l’ami poilu.

Nous repartons munies de bons conseils sur l’itinéraire à suivre.

Galerie photos I

Cliquez sur le lien pour découvrir les photos prises de Cluny à Saint-Haon

mercredi 4 avril 2012

Azoles-Le Cergne

Départ sous une pluie battante,vers le col des Echarmeaux, montées sérieuses mais moins dures que ce qu'on nous avait décrit. Il fait froid, et l'eau traverse les gants, notre respiration condense, bref nous caillons ! Les paysages forestiers recouverts de brume font penser au Jura, il y a même des myrtilliers.



Jasper supporte bien cela et est plus vif qu'hier. Sur les petits tronçons de départementales, il a encore du mal à rester au pied à côté du Carrix et c'est assez sportif !


A 14h30, la dame qui nous accueille ce soir chez elle, vient nous chercher au col de la Bûche, tous les trois crottés , mouillés et frigorifiés. Accueil jacquaire, elle et son mari ont le projet de faire Compostelle dans quelques années, lui a balisé le chemin que nous avons fait aujourd'hui.



Merci à toutes ces personnes qui rendent cette aventure possible !

Ouroux-Azoles

Après un petit déjeuner plantureux, des soins de pieds aux huiles essentielles, (merci Steph nous te bénissons tous les jours et plutôt deux fois qu'une !) je teste une nouvelle répartition du chargement sur le Carrix. 


Nous repartons pour 18 km, au début quelques montées difficiles et ensuite des dénivelés négociables, c'est moins dur qu'hier. Après le pic-nic, le tonnerre se fait entendre et bardaf : il drache ! Et oui, y pas que chez nous que cela arrive ! 



La pluie tombe jusqu'Azoles où nous trouvons un hébergement, assez sommaire, dans un chalet de vacances au bord d' un étang de pèche au fond d'une vallée ! Je ne vous raconte pas la descente : deux vieilles percluses de rhumatismes revenant de leur promenade dominicale et leur vieux clébard ! Une bouteille de beaujolais, vin de pays nous réconforte le soir, accompagné, je vous rassure, d'un repas concocté par nos soins, rien que des produits du terroir, c'est pas beau, ça !


Tramayes-Ouroux

Départ un peu tardif : j' ai du mal à équilibrer le Carrix et il tangue...

Petit dénivelé au départ, nous nous engageons sur des chemins bucoliques et assez humides, première montée difficile, et là, j'ai l'impression d'être une bête de somme, le sol est inégal et au dessus de la montée plus de balise...nous nous sommes trompées à la croisée de deux chemins ! Il faut tout redescendre..."Aie, aie, aie, ma mère pourquoi m'as-tu fais celaaaa" dixit Astérix en Hispanie !


Le sentier indiqué est en fait un ruisseau bien caillouteux, j'attelle Jasper pour qu'il m'aide, après 500 m l'ascension continue mais le terrain est plus praticable.

A Cenves, nous pique-niquons Jasper court moins qu'hier et le soleil tape un peu. Arrivées à St-Jacques des Arrêts rencontre avec Christiane dont Sarah admire la maison : elle nous installe  devant deux verres d'eau aromatisée délicieusement fraîche, nous réserve le gîte à Ouroux et nous donne un repas pour le soir : des coquillettes (oui, je sais, cela ne s'invente pas !), du saucisson, deux chèvres délicieux, du pain et des pommes ! Quelle rencontre, c'est cela le chemin paraît-il !


Après quelques kilomètres sur du dur, pauvres pattes, pauvres pieds, nous arrivons dans le gîte communal d'Ouroux assez fourbues, le chien aussi !

Cluny-Tramayes

Au matin sur le gsm un message : vous n'avez plus de crédit !!! Cet idiot d'Ibrol a tout utilisé la nuit juste avec ses applications  ( tais toi Philippe, je t' entends jusqu'ici !) et Orange m'a vanté un accès internet illimité ! Et zut ! Tant pis je vous posterai des nouvelles dés que j'aurai une connexion wifi, donc soyez patients...;-) !


D'après la super montre gps de Sarah, ma fille aînée qui m' accompagne la première semaine, 23 km pour nous et, à mon avis, 35 km pour Jasper qui gambade d' ici de là... Petits dénivelés, temps superbe, la végétation s'éveille, quel bonheur de partir à cette saison !





Arrivés à Tramayes vers 15h30, un bar PMU est ouvert avec une serveuse supportant, avec le sourire, cinq types passablement imbibés dont un tient absolument à offrir un Ricard à Jasper !

Nous repartons avec une information précieuse: il y a un gîte pèlerin  dont la clef se trouve chez Mr Deborde habitant près de l' église. Le nom est juste mais la localisation assez fantaisiste, nous interrogeons un homme dans la rue et...c' est lui !!!

Superbe petit gîte en vieilles pierres, sous le soleil, là je sens que vous nous enviez...



Nous allons à la recherche d' un resto mais : c'est dimanche les filles !!


Et seul un bar de joyeux drilles se fait entendre, pas de repas mais comme Tramayes a gagné, ouf!, le patron nous offre un paquet de pâtes pour une somme très modique, et des clientes une boîte de maquereaux au vin blanc et 2 yaourts.



Certains ne me croiront pas, mais je vous assure que c'est le paradis !